📊 Chiffres alarmants :
- 21 féminicides recensés en 2024 (au moins), une statistique encore incomplète car la Belgique peine à centraliser ces données.
- En 2023, 26 femmes assassinées, une augmentation préoccupante qui témoigne de la persistance des violences extrêmes.
(Source : UNRIC, Stop Féminicide)
En 2024, 21 femmes ont perdu la vie en Belgique, assassinées parce qu’elles étaient des femmes. Ces féminicides, commis dans un contexte de violences conjugales et de contrôle coercitif, ne sont pas de simples tragédies individuelles. Ils sont le symptôme d’un système qui échoue à protéger les femmes.
Pourquoi parle-t-on encore si peu de féminicides ?
Parce qu’ils sont souvent mal identifiés.
De nombreux crimes ne sont pas reconnus comme des féminicides en raison d’un manque de sensibilisation sur le contrôle coercitif, un mécanisme insidieux de domination psychologique. Ce travail essentiel, porté notamment par des expertes comme Marie Denis (auteur de l’outil d’identification du contrôle coercitif à télécharger dans nos précédentes publications), met en lumière comment ce contrôle précède et conditionne les violences physiques, parfois jusqu’à l’irréparable.
Dans nos systèmes judiciaires, les féminicides sont souvent classés comme de simples « homicides ». Cette réduction ne prend pas en compte le mobile genré, ni les dynamiques de pouvoir qui sous-tendent ces crimes. Résultat : une invisibilisation des violences spécifiques subies par les femmes et une prise en charge insuffisante des victimes avant que l’irréparable ne survienne.
Un pas en avant : la loi de 2023
Cette législation historique donne enfin une définition légale au féminicide et impose la collecte de données précises. Mais ce n’est qu’un début. Sans une formation adéquate des forces de l’ordre, des magistrats et des travailleurs sociaux, ces avancées risquent de rester lettre morte.
Ce que nous devons faire, ensemble :
- Éduquer sur les violences genrées et le contrôle coercitif. Reconnaître les signaux avant qu’il ne soit trop tard.
- Renforcer les politiques publiques : financement accru des refuges, soutien psychologique et dispositifs de protection pour les femmes en danger.
- Plaider pour une justice genrée, capable d’identifier et de traiter les féminicides comme des crimes systémiques, et non des drames isolés.
À l’Observatoire Féministe des Violences Faites aux Femmes, nous refusons l’invisibilité et l’inaction. Nous sommes convaincues qu’avec une mobilisation collective, il est possible de renverser la tendance. Chaque voix, chaque partage et chaque acte de solidarité compte.
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